Antoine d’Agata revient sur plus de 30 ans de carrière traversée d’errances compulsives entre le jour et la nuit, en conversation avec Nathalie Herschdorfer
Né à Marseille en 1961, Antoine d’Agata quitte la France à 17 ans. Après de nombreux voyages, il atterrit à New York en 1991 et s’initie à la photographie auprès de Nan Goldin et Larry Clark. Acteur d’un univers nocturne qu’il expérimente du côté des parias et des laissé·e·s pour compte, il voue sa pratique au dévoilement de la vérité, aussi brutale soit-elle. Membre de la célèbre agence Magnum Photos depuis 2004, il aborde ses sujets avec une posture exceptionnellement intime et subjective.
Central dans sa démarche, le corps est pour lui politique. Conditionné par des déterminismes sociaux, celui-ci ne parviendrait à trouver d’exutoire qu’au travers d’états limites atteints par la drogue, le sexe et la fréquentation de la mort. Ayant couvert de nombreux conflits armés à travers le monde, d’Agata s’est récemment rendu en Ukraine et en Israël pour témoigner de la violence indicible de la réalité du terrain.