À voir : The Last Cibachrome
Pour faire écho au projet The Anonymous Project. Home & Away, présenté dans l’espace de l’Atelier, Photo Elysée expose The Last Cibachrome. Réalisé à partir d’une image de la…
Né dans le Japon de l'après-guerre, Daido Moriyama a adopté la photographie comme un langage démocratique, promu par l'industrie des médias de masse. Son œuvre illustre le choc entre la tradition japonaise et l'occidentalisation, suite à l'occupation militaire du Japon par les États-Unis après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Il considérait son appareil photo comme bien plus qu'un simple moyen de capturer des images ; c'était pour lui un outil permettant de saisir l'essence d'une société en mutation, transformant ses photographies en reflets d'une époque de bouleversements rapides.
Moriyama a été profondément influencé par des artistes américains comme Andy Warhol et William Klein, ainsi que par le romancier et poète Jack Kerouac. Leurs styles audacieux et non conventionnels ont marqué son travail. Cette influence se retrouve dans son approche audacieuse de la photographie.
Provoke était un magazine japonais qui rejetait l'esthétique commerciale sur papier glacé et le style de la photographie documentaire. Provoke faisait partie du mouvement photographique né à la fin des années 1960 et était motivé par l'opposition des artistes à la société bourgeoise.
Moriyama a joué un rôle essentiel à l'époque de Provoke, qui s'est radicalement éloignée de la photographie conventionnelle. Avec d'autres artistes partageant les mêmes idées, il a cherché à libérer la photographie de ses limites traditionnelles. Ils croyaient en la création d'images dont l'interprétation ne dépendait pas des mots.
L'œuvre de Moriyama est connue pour son style particulier, caractérisé en japonais par « are, bure, boke », ce qui se traduit par « granuleux, flou, hors focus ». Ce style unique remet en question la notion conventionnelle de photographie et nous invite à découvrir les images d'une nouvelle manière.
Moriyama est un précurseur dans le monde de la photographie par la réinvention de la photographie de rue. Il a remis en question le statu quo en rejetant les normes traditionnelles et en adoptant la nature accessible et reproductible de la photographie comme son atout le plus radical – ce qu'il continue de faire à ce jour.
Les livres de photographies jouent un rôle essentiel dans l'œuvre de Moriyama – l'une de ses œuvres les plus radicales est Farewell Photography (Shashin yo Sayonara) – un livre qui repousse les limites de la réalité photographique. Moriyama a rassemblé des images rejetées, des photos mises au rebut et même des négatifs abîmés pour créer une séquence chaotique, mais stimulante d'images granuleuses, recadrées, solarisées et rayées. Ce travail est une rébellion contre la photographie conventionnelle, mais aussi contre la relation que Moriyama entretient avec son travail.
Les magazines ont également constitué pour Moriyama un terrain fertile pour la production photographique et les débats. Son parcours dans la photographie est illustré par sa publication permanente : le magazine Record. Il s'agit d'un journal de son quotidine dans les villes, un lieu où il explore ses obsessions, ses insécurités et ses souvenirs. En feuilletant ces pages, vous découvrirez un aperçu intime de la vie de Moriyama.
Moriyama a passé sa carrière à poser une question fondamentale : « Qu'est-ce que la photographie ? »
Il a rejeté le dogmatisme de l'art et la fétichisation de l'image, préférant considérer les aspects accessibles et reproductibles de la photographie comme son atout le plus radical.
Pour faire écho au projet The Anonymous Project. Home & Away, présenté dans l’espace de l’Atelier, Photo Elysée expose The Last Cibachrome. Réalisé à partir d’une image de la…
"Mon désir, c'est vraiment de faire une exposition qui fait du bien et qui fasse rêver." – Maya Rochat