Yves Leresche

Rrom
28.11.2002 – 26.01.2003

En 1990, après une carrière de graphiste dans le domaine de la publicité, Yves Leresche se consacre à sa passion de l’image et devient photographe professionnel pour la presse. Lors d’un voyage en Roumanie, il réalise ses premières prises de vue des communautés tsiganes, les Rroms (selon leur nom et prononciation en langue rromani). Ceux-ci représenteraient 2% de la population du pays, soit cinq cent mille individus. Le photographe s’est familiarisé avec leur langue, leur mode de pensée et leur comportement vis à vis de l’étranger, le gadjo. Depuis 1994, il a effectué une trentaine de séjours prolongés auprès d’eux après avoir gagné leur confiance.

Fruit d’une longue amitié, le reportage photographique d’Yves Leresche s’attache essentiellement aux scènes de vie quotidienne des Rroms. Les visages expriment souvent d’intenses émotions : la joie de l’instant, mais aussi les marques d’une lutte pour la survie. Leur histoire – on le sait – est marquée par la discrimination voire le rejet, phénomènes accentués par la crise économique. Après avoir connu l’esclavage jusqu’en 1850, ils furent victimes du nazisme puis sédentarisés de force par le régime communiste. Les corps de métiers artisanaux et ancestraux des Rroms sont menacés par l’industrialisation, lancée en force par Ceaucescu. Les Calderari, qui confectionnent divers objets utilitaires en métal récupéré, les Lingurari, qui travaillent le bois, ou les Carmidari, fabricants de briques, peinent à vivre de leur commerce avec les paysans roumains. Les Tsiganes employés dans les usines seront les premiers mis au chômage après la chute du régime. C’est cependant un portrait des Rroms, non dépourvu d’espoir, que nous livre le photographe.

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