Recherchant les sujets colorés, Gabriel Lippmann a d’abord choisi de capter des spectres lumineux, qui contiennent toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Ses thèmes de prédilection, qui revisitent les grands sujets de l’histoire de l’art, se portent ensuite sur les fleurs, les natures mortes, les paysages, les portraits, les peintures et les vitraux également. On lui doit la première photographie en couleur du Cervin. Les paysages suisses l’inspirent, de même que Venise et la France, où il réside – Lippmann était professeur de physique expérimentale à la Sorbonne et membre de l’Institut.
Uniques, car non reproductibles, les plaques Lippmann sont aussi des objets à part en raison des difficultés qu’elles posent pour être vues et exposées. Il faut en effet les orienter d’une certaine manière et les observer sous un certain angle si l’on veut que l’image se dévoile. Photo Elysée a collaboré avec l’EPFL – dont certaines équipes travaillent par ailleurs à la modélisation de la technique d’imagerie Lippmann et à la manière dont celle-ci pourrait inspirer des développements technologiques futurs – pour élaborer une vitrine permettant au visiteur d’observer l’image plus facilement. Jusqu’ici, Gabriel Lippmann, personnage à cheval entre les milieux scientifiques et photographiques, n’a fait l’objet d’aucune exposition monographique dans un musée d’art. Son invention a davantage intéressé les scientifiques, et seuls quelques exemplaires de plaques ont été montrés ici ou là dans des expositions collectives de photographies.