Zalmaï
Le dénuement, la souffrance ou la peur dont témoignent les photographies de Zalmaï sont liés à l’exil et condensés dans une métaphore : l’éclipse. La part d’ombre de celle-ci, signe de la guerre, de la violence, d’un monde mis à mal et marqué par l’injustice, occulte la part de lumière – indispensable à la photographie – symbole de connaissance et de progrès dans la philosophie européenne humaniste, mais aussi lueur d’espoir.| « Dans l’espoir de chaque être humain rencontré dans ces images j’ai retrouvé ce que j’avais perdu en quittant mon pays, l’Afghanistan. Maintenant, je sais que je trouverai un foyer partout où j’irai. » Pour le photographe, l’expérience de l’exil – à seize ans, Zalmaï fuit Kaboul envahi par l’Armée Rouge – laisse une blessure originelle déterminante lors de ses multiples voyages à travers des territoires menacés, Inde, Indonésie, Philippines, Egypte, Mali, République d’Afrique Centrale ou Cuba. En 1996, un retour en Afghanistan le confronte à la terrible réalité d’un pays dévasté par les mines, laissant quantité d’êtres mutilés. « Devant ces contresens, j’enrage, j’exulte, et j’ai le désir éperdu d’ouvrir l’œil de ceux qui n’ont rien vu. »