Lynne Cohen

No man’s land
06.02 – 30.03.2003

La photographe établit une grande distance critique face à « ce monde de la simulation, ce réel dans lequel règne le virtuel, ce monde [qui] produit des formes qui semblent être des simulacres d’œuvres d’art et encore pas n’importe quel type d’œuvres puisqu’il s’agit d’œuvres qui interrogent la fonction réelle de ces êtres virtuels que sont les mots et les images, les relations qu’ils entretiennent et donc la fonction et le statut de la représentation dans notre culture et notre civilisation ». Jean-Louis Poitevin, écrivain et critique d’art.|

Il est intéressant de relever que la photographie « construite » des années 1980 – on pense ici à Sandy Skoglund en particulier – a familiarisé le spectateur avec des images totalement mises en scène pour la prise de vue. L’art contemporain, riche en œuvres appelées installations, propose également un regard critique sur les jeux confus du réel et de la fiction. Une telle ambiguïté est source de multiples interrogations, comme l’explique Lynne Cohen : « À un moment ou un autre, le spectateur se demande : « Comment est-elle arrivée là ? » Mais je préfère le laisser répondre lui-même. Comme Brecht ou Godard, je lui demande de faire une partie du travail. J’aimerais que s’opère dans son esprit un travail d’allers-retours, qu’il regarde les photos tout à la fois comme des documents, des constructions, des images à message social ou politique : elles ne sont pas une seule chose, mais je préfère ne pas dire comment il faut les lire. »