Werner Jeker commente vos affiches (3/3)

Suite à l'appel lancé par le journal en ligne L'Elysée hors champ, le graphiste Werner Jeker, qui a signé plus de 120 affiches pour l'institution lausannoise, commente quelques-unes des photos que vous nous avez envoyées.

"On pourrait croire qu'il s'agit d'un montage, mais ce n'est pas le cas. Malheureusement, il y a en bas de l'image cet ancien logo du Temps, imposé mais qui est insupportable… J'avais d'ailleurs demandé à l'imprimeur de me fournir une série d'affiches sans ce logo. De qui est cette photo…? Ah! oui, elle est de Gertrude Fehr, qui était prof à Vevey. C'est comme quand on me demande le dernier livre que j'ai lu: je me souviens du titre, mais rarement de l'auteur."

"La première fois que j'ai rencontré Luc Chessex, c'était lors d'une exposition au Musée des arts décoratifs, avant qu'il ne devienne le Musée de l'Elysée. Tiens, ça me rappelle aussi ma rencontre avec Henriette Grindat, qui était la compagne du graveur Luc Yersin. Elle n'a pas été à Cuba comme Chessex, mais elle a pris toute les images que j'avais en tête de la scène rock de New York des années 1970. La première fois qu'elle est venue chez moi, j'ai découvert une vieille dame avec une canne! Ensuite on est devenu amis. C'était une photographe incroyable, elle a également beaucoup travaillé à Paris, où se sont côtoyés les surréalistes et tous les grands artistes et intellectuels."

"J'ai beaucoup aimé cette exposition sur le beauté des lignes. Même s'il y a énormément de texte sur l'affiche, cette image reste très graphique. Au départ, j'avais utilisé une autre typographie; lorsqu'on m'a demandé qu'elle soit plus grande, j'ai eu peur de foutre en l'air l'image. Mais maintenant que je la regarde, ça va. Pour moi, une affiche est ce qu'il existe de plus démocratique: pour 10 francs, vous ramenez l'expo chez vous. Quand je vois que certaine de mes affiches se vendent sur internet plusieurs centaines de francs, je suis triste."

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