A désormais 44 ans et avec près de vingt ans de photographie dans les jambes, Leo Fabrizio mesure également combien les musées sont inextricables de sa pratique. Car à ses yeux, le Musée de l'Elysée est aussi, et peut-être avant tout, un précieux outil de communication et un pont entre le public et l’artiste: "Aussi thérapeutique que puisse être la photographie pour mon propre plaisir, je fais avant tout ce métier pour montrer mon travail aux gens. En ce sens, les musées sont comme des églises. Ils permettent un instant de communion avec le public." Une communion qui s’étiole malheureusement en cette période de coronavirus, et qui rappelle à Leo Fabrizio qu’une carrière est également faite de coups de chance, d’instants où il fallait être au bon endroit au bon moment. Car un projet, aussi abouti soit-il, nécessite parfois une conjoncture favorable pour avoir les honneurs des cimaises. Et c’est peut-être ce qui caractérise le plus la relation qu’il entretient avec le Musée de l’Elysée: "Mon histoire avec l’institution ressemble à un film, avec cette impression de chassé-croisé entre deux personnages, une rencontre qui ne se réalise pas vraiment car ce n’est jamais le bon moment. Mais le scénario est encore en cours d’écriture, à voir s’il y aura un happy end ou non", conclut-il, songeur. Si fin heureuse il y aura, ce ne sera cependant pas sous la charpente de son enfance. Peut-être à PLATEFORME 10?
Léo Tichelli
Cet article a été rédigé pour L’Elysée hors champ, un journal en ligne réalisé en partenariat avec le journal Le Temps lors de la fermeture du musée pour son déménagement à Plateforme 10. L’Elysée hors champ était actif de septembre 2020 à décembre 2022.